Ami de l’égalité

Education communiste

leçon 4 : la nation française

école élémentaire de la Libération (novembre 1944)

mercredi 29 octobre 2008

INTRODUCTION

- Dans les cours précédents, le problème de la nation a été abordé. Nous avons démontré que les trusts étaient la base de la trahison en France et que leur suppression était une mesure de salut national. Nous avons démontré que la politique des communistes français était une politique de sécurité nationale, et que le parti des fusillés était aussi le parti de la renaissance nationale.

- Il est maintenant nécessaire d’étudier de plus près ce qu’est la nation et quelles sont les conditions d’une véritable indépendance nationale.
- Deux raisons surtout rendent cette étude indispensable :

  1. Les hommes des trusts sans patrie, pour dissimuler leurs desseins réactionnaires et leur besogne de trahison, n’ont pas cessé de calomnier le parti communiste français. Leurs agents ont essayé de mettre en doute la politique nationale des communistes et leur patriotisme. Notre parti a répondu par le sacrifice des meilleurs de ses militants pour la cause de la France. Mais il importe de démontrer que, loin d’être une maneuvre, notre politique nationale puise aux meilleures sources de notre théorie. Il ne faut pas laisser dire : « bien qu’il soit communiste, c’est un bon patriote ». Il faut répondre : « parce qu’il est communiste, il est bon patriote ».
  2. Le fascisme n’est pas encore totalement vaincu. La guerre contre ses mensonges, pas plus que la guerre « tout court », n’est terminée. Or il ne faut pas oublier que dans tous les pays, les fascistes ont toujours couvert leurs pires crimes du manteau national.

- « National-socialiste », c’est le titre qu’ont donné à leur parti les hitlériens qui devaient, des années durant, opprimer toutes les nations de l’Europe, les déchirer par le racisme avant de devenir les fossoyeurs de la nation allemande elle-même qu’ils mènent à l’abime.
- « Nationalistes », c’est le nom que s’attribuaient dans la guerre d’Espagne les bandes franquistes lorsqu’elles ouvraient aux impérialistes de Rome et de Berlin les portes de leur patrie.
- « Les nationaux », c’était en France, avant la guerre, le parti de Laval et de Pétain.
- « La France aux Français », c’était le mot d’ordre des hitlériens français en février 1934 lorsqu’ils entreprirent leur croisade en vue de livrer la France à l’hitlérisme et à Hitler.
- Nous ne devons donc pas laisser les fascistes, qui représentent les intérêts antinationaux des trusts et qui savent la force du sentiment national, l’utiliser pour leurs desseins réactionnaires et l’arracher aux hommes de progrès, aux représentants des classes montantes en les accusant de nier la nation.
- Nous allons donc répondre aux cinq questions suivantes :

  1. Qu’est-ce que la nation ?
  2. Quels sont les rapports entre la classe ouvrière et la nation ?
  3. Quelles sont les conditions de l’indépendance nationale ?
  4. Comment se pose à l’heure présente la question nationale et coloniale ?
  5. Quelle est la solution définitive des problèmes de la nation ?

Qu’est-ce que la nation ?

- Fidèles au marxisme-léninisme, les communistes s’appuient dans tous les domaines sur les faits, sur la réalité vivante.
- Or la nation est une réalité. Les liens qui unissent, par exemple, les hommes et les femmes de France, qui font d’eux une nation, ne sont pas imaginaires.

  1. La nation est une communauté stable, historiquement constituée. On ne peut assimiler la nation à la race : la France en est un exemple. De par sa situation géographique, elle a vu converger les races les plus diverses qui, toutes, l’ont marquée de leur empreinte : Ligures, Ibères, Celtes, Romains, Germains, Arabes, Normands, etc... Il en est ainsi des autres nations. Les Français ont été réunis par les évènements historiques, par une histoire commune et non par la race. Mais pour être une nation, cette communauté doit être stable. Expliquons-nous. Après la Révolution, Napoléon fonda un grand empire qui, dépassant les frontières de la France, s’étendait directement ou indirectement sur l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, etc... Cet empire ne formait pas une nation, mais « un conglomérat de groupes accidentels et peu liés entre eux » (Staline), - un conglomérat qui est lié au destin d’un conquérant, s’accroissant avec ses succès et s’évanouissant avec sa défaite.
  2. Pour qu’il y ait nation, il faut aussi qu’il y ait communauté de langue ; il faut que, d’un point à l’autre du territoire, les hommes puissent se comprendre. En France, il peut y avoir des patois, des dialectes, qui ont leur charme et dans lesquels s’expriment les traditions populaires, mais il n’y a qu’une seule langue parlée par tous les Français. La langue française a suivi le sort de la nation française elle-même ; elle était d’abord le parler de l’Ile-de-France, puis, au fur et à mesure que les terres se rassemblaient autour du noyau de l’Ile-de-France, la langue de l’Ile-de-France devenait la langue de la France tout entière. Deux histoires inséparables.
  3. La communauté de langue ne suffit pas. Les Anglais et les Américains parlent une même langue et ne forment pas une nation. Les Espagnols et les Argentins parlent une même langue et ne forment pas une nation. Les Portugais et les Brésiliens parlent une même langue et ne forment pas une nation. Il faut encore qu’il y ait communauté de territoire. L’histoire des Etats-unis est à ce sujet très caractéristique. A l’origine, Américains et Anglais formaient une même nation. Mais ces Anglais, transplantés au nouveau continent, coupés de leur nation d’origine, vont se fondre avec d’autres hommes qui appartiennent à d’autres nations. Avec eux, sur un territoire nouveau, ils vont fonder une nouvelle nation : la nation nord-américaine.
  4. Ce n’est point tout : pour qu’il y ait nation, il faut qu’il y ait aussi cohésion économique entre les différentes parties du territoire intéressé. La France a réalisé son unité économique. Le développement des moyens de transport, le progrès des forces productives ont permis une division du travail entre les différentes régions. Cette division du travail, qui crée la solidarité entre les différentes provinces, est un facteur essentiel d’unité. De plus, la Révolution de 1789 a établi pour notre pays l’unité des douanes intérieures. Quand en France, chaque région travaillait pour elle seule, produisant et fabriquant tout ce qui lui était nécessaire, quand il y avait des douanes à payer pour aller de Bourgogne en Champagne, quand ici on mesurait avec l’aune, ailleurs avec le pouce, l’unité nationale ne pouvait être considérée comme achevée. C’est pour cette raison que si l’unité française a des origines lointaines, elle est cependant un fait moderne.
  5. Il faut enfin, pour qu’il y ait nation, une mentalité commune, un esprit commun. Cet esprit français différent, par exemple, du flegme britannique, de la discipline allemande, de l’esprit pratique américain, s’exprime dans une littérature originale, dans une certaine orientation philosophique, dans des formes d’art différentes de celles des autres nations.

- Tels sont les traits caractéristiques de la réalité nationale.
- Naturellement, la nation évolue comme tout phénomène historique. Certaines nations ont disparu. D’autres peuvent, au contraire, se former.
- Staline, le plus grand théoricien de la question nationale, qui a eu dans la pratique à diriger la solution du problème national dans le cadre d’un gigantesque état rassemblant 100 peuples divers, et qui a remporté dans cette œuvre le succès que l’on sait, donnait, en 1913, cette définition :
- La nation est une communauté stable, historiquement constituée, de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique, qui se traduit dans la communauté de culture. - Staline : Le marxisme et la question nationale et coloniale
- Cette définition s’oppose aux conceptions idéalistes qui ont pour trait commun de ne retenir que le « caractère national », la mentalité nationale et de les détacher de la réalité territoriale, linguistique, économique, qui est la base matérielle de la nation. Un exemple typique de ces conceptions est celui de Renan pour qui « une nation est dans une grande solidarité constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore ».
- Des définitions aussi vagues et floues de la nation laissent le champ libre aux mystifications fascistes, notamment à la tentative faite par Hitler dans Mein Kampf, bible des nazis, pour substituer à l’idée nationale l’idée de race.
- Tout exposé hitlérien du racisme commence par une référence biologique aux lois de l’hérédité énoncées en 1865 par Mendel ; puis l’hitlérien affirme, en appliquant ces lois à l’homme :

  1. qu’il existe des races pures ;
  2. que le croisement rend les descendants impurs, ou, comme ils disent : « souillent la race », et que les individus racialement impurs sont inférieurs aux individus dits de race pure.

- Ces deux affirmations sont aussi antiscientifiques l’une que l’autre :

  • Il n’y a pas, en raison des migrations historiques et des brassages de peuples, surtout dans les pays européens, de races pures.

- Comme le dit Anatole France,
- le plus souvent, il est aussi difficile de distinguer dans un peuple les races qui le composent que de suivre au cours d’un fleuve les rivières qui s’y sont jetées. - Anatole France, Sur la pierre blanche
- Si l’on admettait, avec les racistes orthodoxes, que les individus de race pure sont supérieurs à ceux de sang mêlé,
- il faudrait conclure que sont supérieures entre toutes des populations comme celles de la Terre de Feu ou de l’Australie centrale qui, elles, ont été longtemps à peu près isolées et par conséquent sans mélange. Il se trouve que ce sont les populations les moins civilisées.
- En réalité, le racisme n’a rien à voir avec une théorie scientifique ; c’est une idéologie destinée à justifier les prétentions de telle caste sociale qui s’oppose à la nation, la divise et cherche à la dominer. Les hitlériens ont utilisé le racisme pour implanter et maintenir leur règne en Allemagne en faisant du juif le bouc émissaire, pour justifier les revendications territoriales de l’impérialisme allemand, et pour essayer de dénationaliser, de détruire les cultures nationales dans toute l’Europe, avec le dessein de faire perdre aux peuples intéressés la mémoire de leur passé et le sentiment de leur grandeur.
- Résumons-nous sur ce point essentiel. Il y a une réalité nationale. Elle est définie par les cinq traits suivants : communauté historique stable, communauté de langue, communauté de territoire, cohésion économique, mentalité commune. Dès qu’on sort d’une telle définition concrète, établie à la lumière du marxisme-léninisme, on glisse vers des formules qui favorisent des mystifications racistes, le racisme n’étant qu’un moyen pour tuer la nation au profit d’une caste privilégiée.
- Puisqu’il est établi qu’il y a une réalité nationale, demandons-nous maintenant ce que doivent être les rapports entre la classe ouvrière et la nation.

Classe ouvrière et nation

- Comment et pourquoi le parti communiste français est devenu un grand parti national
- Le parti communiste français s’est formé comme le parti de la classe ouvrière française. Ses chefs appartiennent à l’élite de notre classe ouvrière, et il est fier d’avoir la confiance du prolétariat français. C’est précisément parce qu’il est le parti de la classe ouvrière que le parti communiste français est l’interprète de toutes les aspirations progressives de la nation française. En effet, l’histoire enseigne qu’à chaque époque, une classe sociale montante incarne le véritable intérêt national. Ce fut la bourgeoisie à la veille de la Révolution de 1789. C’est aujourd’hui la classe ouvrière qui, avec le soutien des masses paysannes et des intellectuels, est devenue la classe montante. Il est donc naturel - et ce n’est pas là le résultat d’une manœuvre - que le parti communiste français soit devenu le premier parti national. Dès l’avènement de Hitler, il a dénoncé la menace que constituait le fascisme hitlérien, non seulement pour la classe ouvrière, mais encore pour l’ensemble de la nation. Il a travaillé au rassemblement des forces vives de la nation contre ce danger. Il a combattu contre la politique de Munich, parce qu’elle était une politique de trahison nationale. Il a préconisé le rapprochement avec l’URSS et l’organisation de la sécurité collective parce que c’était l’intérêt national. Pendant la guerre de 1939-1940, il a combattu la politique de trahison nationale que poursuivaient Bonnet et ses complices en ne luttant pas contre Hitler, mais contre les communistes, aile marchante des patriotes français. Quand la cinquième colonne organise la reddition, la direction du parti communiste français proclame que « le premier devoir national est d’organiser la défense de Paris ». Après la capitulation de 1940, Maurice Thorez et Jacques Duclos proclament que « jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves ». Dès lors, notre parti communiste français organise l’union et l’action contre les envahisseurs jusqu’à l’insurrection nationale libératrice, dans laquelle il joue un rôle de premier plan. Par le nombre de ses martyrs, il mérite le titre hautement national de Parti des Fusillés.
- Donc, pour des raisons de doctrine, parce qu’il est le parti de la classe ouvrière ; pour des raisons de fait, parce qu’il a agi effectivement comme le grand parti national, le parti communiste français est hautement qualifié pour apporter à la question nationale les solutions les plus conformes à l’intérêt présent et à venir de la France.

- La classe ouvrière ne peut pas se désintéresser de la question nationale
- Les traitres à la Belin, ou à la Dumoulin, les trotskystes, instruments des hitlériens, n’auraient pu dire, sans provoquer contre eux une indignation générale : « Nous voulons livrer la France à l’Allemagne ». Non. Ils disaient : « Le prolétariat n’a pas à se préoccuper des questions nationales. Elles ne le concernent pas. » Que disaient aussi les agents de Pétain et de Laval ? « Les ouvriers n’ont pas de moyens d’information suffisants en ce qui concerne la politique extérieure. Qu’ils nous fassent confiance ! »
- Autant d’affirmations, autant de mensonges ! La classe ouvrière ne peut rester spectatrice dans la lutte pour l’indépendance nationale. Ce n’est point là opinion de circonstance. Relisons Staline :
- Les restrictions à la liberté de déplacement, la privation des droits électoraux, les entraves à l’usage de la langue, la réduction du nombre des écoles et autres mesures répressives atteignent les ouvriers autant que la bourgeoisie, sinon davantage. Une telle situation ne peut que freiner le libre développement des forces spirituelles du prolétariat des nations assujetties.
- Les années que notre peuple vient de vivre ont apporté une confirmation douloureuse de la thèse de Staline. Qui donc a souffert de l’oppression hitlérienne en France ? Les trusts ? Bien au contraire, ils ont traité avec l’Allemand et partagé avec lui les richesses de la France. C’est le peuple qui a supporté les conséquences de la domination étrangère et de la trahison : déportation, répression, misère. La classe ouvrière a directement été atteinte par l’envahisseur et ceux qui poursuivaient la destruction de notre indépendance nationale. La classe ouvrière ne peut donc pas ignorer la question nationale.

- Si le parti communiste a pris la tête du mouvement pour la libération de la France, les trusts ont révélé leur véritable nature d’ennemis de la nation
- C’est un fait qui est aussi conforme à une autre loi de l’histoire qui peut s’exprimer ainsi : L’histoire enseigne qu’à toute époque, une classe sociale décadente, qui est devenue un obstacle au développement de la société, se détache de la nation, alors que les intérêts des classes montantes coïncident avec l’intérêt national.

- Premier exemple : la révolution de 1789
- Ce n’est pas par hasard que les hommes de 1789, de la révolution démocratique bourgeoise, s’appelaient des « patriotes » ! Ce n’est pas par hasard qu’ils étaient les patriotes les plus passionnés et les plus résolus. Le paysan qui venait de chasser le seigneur féodal, et qui, pour la première fois, appelait un lopin de terre son bien ; le bourgeois qui voyait tomber les barrières qui gênaient son essor économique et politique ; l’intellectuel qui passait du régime des privilèges à celui de la démocratie ; tous avaient transformé la France en leur patrie, en une patrie qui n’abandonnerait plus la défense à des mercenaires, en une patrie que défendait le peuple devenu nation. La nation, ce fut l’unité du peuple contre les tyrans féodaux de France et d’Europe.
- Nous ne nous étonnerons donc pas de voir les nazis, à la veille de la guerre, en 1939, polémiquer contre l’idée de la nation, en la présentant comme une « invention » de la Révolution française.
- En France, dès l’origine d’ailleurs, alors que la révolution et l’intérêt national se confondent, que le patriote s’identifie au révolutionnaire, que le cri de la révolution est : « Vive la nation ! », la classe décadente des féodaux français cherche à Coblentz l’appui de la réaction étrangère (Prusse, Autriche, Angleterre) et s’allie avec elle contre la France, pour défendre ses privilèges égoïstes contre les forces montantes du peuple.
- Et des années après la liquidation définitive de la féodalité, quand la domination des barons terriens aura fait place à la domination d’une nouvelle caste, celle des barons du capital financier, ce qui s’était passé en 1789, au temps de la féodalité mourante, va se reproduire dans des conditions nouvelles : celles du règne finissant des trusts.
- C’est que la bourgeoisie française, force nationale et révolutionnaire en 1789, plus tard impérialiste et réactionnaire, a donné naissance à une oligarchie restreinte qui opprime la nation et qui tremble de voir celle-ci se libérer en lui enlevant ses monstrueux privilèges. La peur de la nation, la peur du peuple engendre la trahison des trusts.

- Deuxième exemple : la Commune de Paris (1871)
- Une préfiguration de cette trahison nous est donnée par la guerre franco-prussienne de 1870-1871.
- Déjà, par peur des forces sociales montantes, par peur du peuple, les représentants d’une minorité parasite se détachent de la nation, la trahissent, essaient de s’appuyer sur l’ennemi pour maintenir la nation en esclavage, pour renforcer leurs propres privilèges, tandis que les ouvriers de Paris, avec la Commune, prenaient en main la défense de la patrie contre les Prussiens et les traitres.
- Tel est le secret de la trahison de Bazaine. Tel est le secret des défaites ultérieures de Trochu, car, selon l’expression de Marx :
- Plutôt que de battre les Prussiens, Trochu trouvait bien plus important de réprimer les rouges à Paris. - Karl Marx, la guerre civile en France

- Troisième exemple : la trahison des trusts
- Les choses sont bien plus claires aujourd’hui, à l’époque où les richesses de la nation sont monopolisées par une poignée de potentats des trusts.
- Les richissimes « associations d’intérêts et de privilèges » - Comité des Forges en tête - ne connaissent pas d’autre ennemi que le peuple de France, qu’elles exploitent et ruinent. Hors d’état, en février 1934, d’imposer leur dictature brutale au peuple qu’ils craignaient et haïssaient, les hommes des trusts n’ont pas hésité à se détacher complètement de la nation et à rechercher l’appui de Hitler (comme autrefois les féodaux recherchèrent l’appui du roi de Prusse), en lui livrant la France (remilitarisation de la rive gauche du Rhin, non-intervention, Munich, sabotage de l’alliance franco-soviétique, sabotage de la production, livraison de bauxite à l’Allemagne à la veille de la guerre, quand nos usines aéronautiques en manquaient, collaboration enfin). Hitler battu, ils sont prêts à livrer la France à celui des pays étrangers qu’ils jugeraient le plus réactionnaire, pour obtenir son appui contre la nation française.
- Ainsi, l’expérience montre que les classes condamnées par l’Histoire sont dans la nation la base de la trahison.
- Concluons donc sur ce point essentiel. Le parti communiste français est devenu un grand parti national. Ce n’est point là une manœuvre. Nous sommes arrivés à une époque de notre histoire nationale où deux faits apparaissent en pleine lumière :

  1. Les trusts, force réactionnaire condamnée par l’histoire, se détachent de la nation et la trahissent.
  2. La classe ouvrière avec son parti, le parti communiste, et avec la participation des forces unies du pays, assurent la défense des intérêts nationaux.

- Quelles sont les conditions de l’indépendance nationale ?
- Le peuple français ne se trompe pas. Il voit dans la classe ouvrière la force nationale décisive, dans les trusts et le fascisme les ennemis de la nation. Tout ceci éclaire le problème des conditions de l’indépendance nationale. Puisque la France est en lutte pour cette indépendance, rappelons brièvement quelques-unes de ces conditions.

  • Une économie sans trusts
    - La confiscation, sans délai et sans indemnité, des biens des entreprises des trusts industriels et commerciaux, des banques géantes et des compagnies d’assurance est la première condition de l’indépendance française.
    - Sans cette mesure, il est impossible d’en finir avec la trahison. Demain comme hier, ils s’intègreraient dans des formations supranationales (type cartel international de l’acier) ; et comme notre pays n’occupe une position dirigeante dans aucune des branches de la grande production, ils ne seraient demain comme hier que les serviteurs bien payés d’intérêts étrangers prédominants, donc toujours des traitres.
    - En résumé, l’expropriation des trusts, ce « retour à la nation des grands moyens de production » préconisé par le programme de la résistance, est commandée par des raisons de sécurité nationale.
  • Une armée nationale
    - Une nation ne peut assurer son indépendance que par sa propre action armée.
    - C’est l’exemple de la France en 1792 ; c’est l’exemple actuel de la Yougoslavie, des nations soviétiques hier envahies ; c’est l’exemple de l’insurrection nationale aujourd’hui libératrice de notre pays.
    - L’organisation rapide et l’engagement sur les fronts de France et d’Allemagne d’une armée nationale puissante et nombreuse, par l’amalgame des Forces françaises de l’Intérieur - base et noyau de l’armée nouvelle - et des divisions formées hors de la France métropolitaine, représente ainsi la deuxième condition de l’indépendance française.
    - Si une telle armée de masse, animée d’un souffle national ardent, n’était pas constituée et judicieusement employée :
  1. la résistance allemande serait plus longue et les pertes de la nation plus lourdes ;
  2. la France se verrait contester son droit de figurer avec autorité dans le camp des vainqueurs et semblerait vouloir justifier les revendications extravagantes soutenues à son encontre par certaines revues étrangères ;
  3. aucune force suffisante ne pourrait tenir en respect les trusts sans patrie, prêts à vendre la nation au plus offrant ; l’indépendance nationale serait fictive.
  • Un peuple uni
    - Telle classe de la nation peut être une force décisive, par exemple la bourgeoisie de 1789, la classe ouvrière aujourd’hui : cependant elle ne peut, par ses seules forces, libérer la nation et assurer son indépendance.
    - C’est pourquoi, en France comme ailleurs, l’indépendance nationale exige que soient unis les ouvriers, les paysans, les commerçants, les intellectuels, les fonctionnaires, les officiers, tous les Français, sauf les traitres inspirés par les trusts.
    - Dans la lutte pour l’indépendance nationale, la ligne de démarcation ne passe pas entre les classes ou entre les partis, ou entre les athées et les croyants : elle passe entre la masse des patriotes et une poignée de traitres.
    - En France : par exemple, il n’y a pas d’un côté les laïques et de l’autre les croyants, mais il y a dans un camp l’ouvrier communiste ou socialiste, l’instituteur laïque et le prêtre catholique qui se battent avec la nation tout entière ; dans l’autre, le socialiste P. Faure, l’évêque prohitlérien et l’ex-dirigeant du syndicat des instituteurs, Delmas, qui, bien que laïque, a trahi avec eux.
    - Ces rapprochements constituent le seul moyen de victoire pour la nation.
    - Hésiter à fouler aux pieds le brandon des vielles querelles, hésiter à écarter tout ce qui divisait pour ne tenir compte que de ce qui doit unir, ce serait trahir. - (Comité central du parti communiste français)
  • Un gouvernement s’appuyant sur le peuple
    - C’est là aussi l’expérience de l’histoire. Un seul exemple : celui de Napoléon au retour de l’ile d’Elbe. La France a été livrée à un roi émigré et traitre, importé de l’étranger ; il ramène avec lui ceux qui n’ont rien appris, rien oublié, les grands seigneurs féodaux ; l’enthousiasme des masses paysannes pour Napoléon est formidable, car elles veulent garder leurs terres menacées autant par les émigrés que par l’invasion. S’il s’appuie sur ces masses, la France sera bientôt libre et indépendante ; mais l’empereur craint le peuple par esprit de caste ; il s’écarte de lui ; il croit que son armée suffira sans le peuple, oubliant que sa première défaite lui fut infligée en 1808 par 150000 paysans espagnols animés du soufle national.
    - Aussi la nation française, privée de l’appui des couches profondes du peuple, ne sera-t-elle libre de l’invasion que cent jours.
    - Par contre, la nation s’est toujours libérée quand elle a remis son destin aux forces populaires.

- Il faut donc laisser aujourd’hui libre cours aux initiatives du peuple, ne pas craindre d’armer les forces issues de lui pour achever le nettoyage du sol national et pour porter la guerre chez l’ennemi, lui accorder les moyens matériels et la confiance nécessaires pour remettre rapidement en marche l’économie nationale, lui donner la parole dès que possible.
- Qu’on libère rapidement les immenses énergies créatrices que le peuple recèle, et la nation pourra rapidement retrouver sa grandeur et sa force, gages de son indépendance.

La question nationale et coloniale

- Donc il existe indiscutablement une réalité nationale. Il existe des nations. Dans chaque nation, c’est le peuple qui, avec la classe ouvrière à sa tête, est seul qualifié pour assurer la défense de l’indépendance nationale. Mais, dans le cadre de ces définitions générales, certains problèmes urgents se posent qui doivent être résolus.

  1. La question nationale et coloniale
  2. Quelle est la théorie marxiste de la question nationale et coloniale ?
  3. Comment, à la lumière de cette doctrine, résoudre le problème qui est posé par l’existence des territoires français d’outre-mer ?

- Répondons à ces trois questions.

- La question nationale et coloniale
- Jusqu’à maintenant nous avons considéré notre seul pays, la France. Dans les frontières de la France, il n’y a qu’une nation ; il n’y a donc pas pour la France métropolitaine de question nationale.
- Mais deux cas peuvent se présenter :

  • Il y a des états multinationaux
    - Dans le cours sur l’état, nous avons montré qu’il ne fallait pas confondre l’état et la nation. Il peut, en effet, coexister au sein d’un état donné plusieurs nations ou peuples. C’est un état multinational. Dans ce cas, les classes dominantes de la nation la plus évoluée oppriment les autres peuples ou nations. Cette oppression prend des formes diverses : exploitation économique, privation des droits politiques, administration étrangère, étouffement des aspirations culturelles nationales, efforts de destruction des langues nationales, etc...
    - De tels états ont existé pendant longtemps en Europe. C’est ainsi que dans l’ancienne Autriche-Hongrie (avant 1914), les Autrichiens opprimaient les Tchèques et d’autres nations ou peuples. C’est ainsi que dans la Russie des tsars, les Grands-russiens opprimaient par exemple les Ukrainiens.
    - Cette Autriche-Hongrie et cette Russie tsariste étaient des états multinationaux. Au fur et à mesure que dans ces états les nations opprimées prenaient conscience de leur existence en tant que nations, elles se révoltaient et entraient en lutte contre les groupes dominants.
    - Donc, l’existence d’états multinationaux pose la question nationale.
  • Il y a des colonies
    - A l’époque de l’impérialisme, les états économiquement plus forts ont acquis des colonies. Il existe des empires coloniaux. L’Angleterre ou la France ont occupé des terres lointaines. Cette conquête a été souvent une œuvre de violence, mais ces empires constituent aujourd’hui une réalité dont il faut tenir compte. Les peuples qui ont été ainsi soumis par les impérialismes aspirent à la liberté. Ils prennent de plus en plus conscience de l’exploitation dont ils sont l’objet. Cette exploitation revêt des aspects très différents : populations maintenues à l’écart de toute vie culturelle et politique, utilisation des richesses coloniales pour le seul profit des trusts de la nation dominante, maintien des peuples dits indigènes dans un état de misère, etc...
    - Donc, l’existence d’une domination d’un état économiquement plus évolué sur des territoires très vastes pose la question coloniale.

- La théorie marxiste de la question nationale et coloniale
- Seule, la théorie marxiste-léniniste apporte une solution à la question nationale et coloniale. C’est Karl Marx qui a affirmé : Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre. De son vivant, Karl Marx a soutenu tous les peuples en lutte pour leur indépendance.
- Ce problème a été repris par Lénine et Staline. Il n’est pas surprenant que ce soit précisément eux qui aient examiné avec le plus d’intérêt la question nationale. Elle se posait avec acuité dans cet état multinational qu’était la Russie tsariste. La révolution de 1917 a, par certains de ses traits, le caractère d’une révolution nationale : c’est dans une large mesure la révolte d’un peuple contre un régime qui conduisait la patrie à l’abîme : c’est aussi la révolte des nationalités opprimées en lutte contre la dictature des féodaux grand-russiens.
- Donc, la question nationale occupe une place importante dans l’œuvre doctrinale et dans la pratique politique de Lénine et de Staline.
- C’est Lénine et Staline qui ont précisé les trois grands principes qui permettent de résoudre la question nationale et coloniale. Ces principes ne sont pas restés des principes théoriques. Ils ont été appliqués dans l’organisation de l’URSS.

  • Premier principe : égalité des droits
    - Il faut accorder à chaque individu l’égalité nationale sous toutes ses formes, le droit d’user de sa langue nationale, le droit de l’apprendre dans les écoles, le droit d’avoir ses propres fonctionnaires, sa propre administration, etc...
    - Article 123 de la Constitution soviétique : L’égalité en droits des citoyens de l’URSS sans distinction de nationalité et de race, dans tous les domaines de la vie économique, culturelle, sociale et politique, est une loi immuable.
  • Deuxième principe : le droit de libre disposition allant jusqu’à la séparation
    - Les nations ou les colonies ont le droit de disposer d’elles-mêmes. Ceci ne suffit pas : c’est un mot d’ordre flou, si l’on ne précise pas qu’elles ont le droit de se séparer et de constituer des états indépendants.
    - Article 17 de la Constitution soviétique : Chaque république fédérée conserve le droit de sortir librement de l’URSS.
    - Quand il fut discuté de la constitution soviétique en 1 937, un amendement proposait la suppression de l’article 17. Staline s’éleva fortement contre cet amendement. Il déclara :
    - Qu’il n’y ait pas, chez nous, une seule république désireuse de sortir de l’URSS, cela est évidemment exact. Mais il ne s’ensuit nullement que nous ne devons pas fixer dans la constitution le droit des républiques fédérées à sortir librement de l’URSS.
  • Troisième principe : le droit des nations à se séparer ne signifie pas obligation pour les nations de se séparer
    - Autrement dit, le droit au divorce, ce n’est pas le divorce obligatoire.
    - Ce sont, en effet, des problèmes qu’il ne faut pas traiter dans l’abstrait. Il faut s’inspirer de la vie réelle. Les nations ont le droit de se séparer : c’est un fait incontestable. Mais la décision finale doit être prise en tenant compte du problème du moment et de l’intérêt réel des peuples intéressés. A telle époque de l’histoire, se séparer est une nécessité progressive, mais à une autre époque, se séparer, c’est tourner le dos au progrès social.
    - Les communistes français réclament qu’on examine à la lumière de ces trois principes le problème des rapports de la France et des populations d’outre-mer.

- Les territoires français d’outre-mer
- Les populations des territoires français d’outre-mer ne connaissent pas le peuple français. Elles ne connaissent jusqu’ici la France que sous le visage des trusts qui les exploitent, de quelques féodaux qui « font suer le burnous », d’une administration inféodée à cette minorité parasite.
- Ce fait ne doit pas nous cacher une réalité profonde : c’est que l’union de ces populations avec la France est positive :

  • parce que l’hitlérisme est l’ennemi commun. L’hitlérisme avait plongé la France dans un abîme de détresse et d’humiliation. Mais, en même temps, il proclamait sa haine et son mépris des populations musulmanes, plaçant dans Mein Kampf les Arabes au dernier rang de la hiérarchie des races, infligeant des tortures sadiques aux prisonniers musulmans en Allemagne ;
  • parce que la nation française est en lutte contre les trusts qui la trahissent en même temps qu’ils pillent les colonies. La suppression des trusts apportera aux populations de la France d’outre-mer un soulagement immédiat et privera immédiatement de ses moyens d’action cette féodalité terrienne qui entend maintenir sa domination ;
  • parce que les terres habitées par ces populations sont l’objet de convoitises redoutables pour elles, alors qu’elles ne sont pas en état de se garantir une existence indépendante.

- Donc, si les populations de la France d’outre-mer ont le droit de se séparer de la métropole, cette séparation serait, à l’heure présente, aller à l’encontre des intérêts de ces populations. Les communistes français, soucieux du réel, le disent avec netteté et sans équivoque.
- Les Nord-africains, par exemple, ne font évidemment pas partie de la nation française, telle que nous l’avons définie. Mais ils ont intérêt à lier leur destinée à celle de la France nouvelle.
- Mais cette vérité ne sera évidente pour les intéressés que si la France pratique là-bas une politique conforme à son génie même, une politique qui ne permette pas de la confondre avec les négriers qui se parent de son nom depuis un siècle.
- Cette politique implique dans l’immédiat l’amélioration du sort des populations musulmanes dans le domaine de l’alimentation et du vêtement, de l’hygiène et de l’habitat, l’abolition des inégalités stupides entre gens qui tiennent le même fusil ou font le même travail, sous le prétexte que le grand-père de l’un est né à Blida et le grand-père de l’autre à Bordeaux.
- Elle comporte, dans un proche avenir, le bénéfice pour tous les Nord-africains sans distinction, des principes de la démocratie pour lesquels on leur demande aujourd’hui de mourir : liberté, droit de vote, égalité devant la loi.
- Le problème urgent à résoudre est aujourd’hui celui de l’Afrique du Nord. Ce sera demain celui d’une Indochine libérée de la trahison et de la domination japonaise par son effort et l’effort de la France nouvelle.
- C’est pourquoi les communistes de ces pays luttent pour l’union avec le peuple français. Les communistes français luttent pour des mesures immédiates propres à donner à ces populations le désir de s’unir plus étroitement avec la France et pour l’application à ces populations des principes et des libertés de la démocratie.

La solution définitive des problèmes de la nation

- L’idéal des communistes français reste l’établissement du socialisme, et par-delà le socialisme, le développement du communisme. C’est un régime qui assurera la meilleure utilisation des richesses nationales, qui fera du droit au bonheur dont parlait Saint-Just une réalité (voir deuxième cours). C’est un régime qui garantira l’application des grands principes de liberté et instaurera une démocratie réelle (voir troisième cours). C’est aussi le régime qui résoudra de façon définitive les problèmes de la nation.

- Le socialisme achèvera l’unité nationale
- Qu’on le veuille ou non, tant que le socialisme ne sera pas réalisé, il y aura exploitation de l’homme par l’homme, et dès lors, les classes sociales diviseront la nation. Le socialisme supprimera l’exploitation de l’homme par l’homme et fera disparaître tout ce qui s’oppose encore à l’unification nationale. Aucune révolution en France n’a pu supprimer cet élément de division. La révolution de 1789 a été un grand progrès ; les douanes intérieures ont disparu, les grands féodaux sans patrie ont été chassés. Mais sur les ruines de la féodalité une nouvelle caste s’est levée, celle des barons de la finance et de l’industrie qui, à son tour, divise et trahit. L’unité nationale ne sera achevée que le jour où sera aboli le régime social qui fait naitre de tels groupes de parasites : ce sera l’œuvre des communistes. Ils apparaissent ainsi et ils sont en réalité comme les grands unificateurs de la nation française.

- Le socialisme mettra fin à l’oppression nationale et coloniale
- Le socialisme supprime la domination d’une nation sur une autre.
- De même que le socialisme supprime l’exploitation de l’homme par l’homme, il fait disparaître l’exploitation d’une nation par une autre. On a reproché au socialisme de vouloir la disparition des individualités nationales. C’est au contraire la révolution socialiste qui libère les nationalités étouffées et opprimées ; secouant les couches les plus profondes de l’humanité et les poussant sur la scène politique, elle éveille à une vie nouvelle toute une série de nouvelles nationalités autrefois inconnues ou peu connues. - Staline

- Le socialisme instaure la libre disposition des nations
- L’expérience soviétique a montré que le socialisme fait entrer ce principe dans la Constitution socialiste.

- Le socialisme réalise l’égalité des individus sans distinction de nation
- Le socialisme assure donc aux nations le droit de libre disposition, allant jusqu’à la séparation avec la métropole. Mais nous avons montré que ce droit n’était pas une obligation. Que deviennent donc en régime socialiste les nations qui ne veulent pas user de leur droit à la séparation ? Dès le 12 mai 1917, Staline précisait :
- Le parti prépare l’organisation d’autonomies régionales pour les régions qui ne voudraient pas se séparer et qui se distinguent par les particularités de leurs conditions de vie, de leur langue, ... Les frontières géographiques de telles régions autonomes seront déterminées par la population elle-même, conformément aux conditions économiques, aux conditions d’existence, etc...
- Le monde ne connaitra plus le drame des minorités nationales, des populations dites coloniales, c’est-à-dire des groupes nationaux maintenus dans une situation d’infériorité par un groupe dominant. Le socialisme accorde à tous les individus l’égalité nationale sous toutes ses formes.

- Le socialisme permet aux nations arriérées de rattraper les autres
- Ceux qui cherchent un prétexte pour justifier la domination nationale ou coloniale prétendent qu’elle est nécessaire parce que certains peuples sont restés à un niveau très bas de civilisation.
- Il est exact - et les communistes sont trop réalistes pour se le dissimuler - que tous les groupes nationaux ne sont pas arrivés à un même degré de développement. Les marxistes ont d’ailleurs toujours insisté sur les différences de rytme dans l’évolution sociale. Certains pays sont depuis longtemps arrivés au stade du capitalisme, alors que d’autres en sont restés au stade du féodalisme.
- Oui. Mais les trusts qui organisent la domination coloniale et nationale maintiennent volontairement les derniers dans un état d’infériorité - s’opposant à toute création d’une industrie dans le cadre de la nation dominée ou de la colonie ; étouffant les forces spirituelles des peuples indigènes.
- Donc, les inégalités de fait qui existent entre les nations s’expliquent :

  • d’abord par le développement irrégulier du progrès économique ;
  • ensuite, par l’oppression nationale et coloniale.

- Seul le socialisme peut surmonter ces inégalités. On ne peut les surmonter, disait Staline à propos de l’URSS, que si le prolétariat russe prête une aide réelle et durable aux peuples arriérés de l’Union soviétique pour favoriser leurs progrès économiques et culturels. C’est ce programme qui a été appliqué dans de vastes pays comme l’Asie centrale et qui a fait de l’URSS une fédération des peuples libres et économiquement évolués. C’est aussi la mission qui est dévolue à une France socialiste et qui se devra d’apporter une aide réelle et durable aux peuples de l’Indochine et de l’Afrique.

Conclusion

- Dans un discours de janvier 1939, Maurice Thorez rappelait l’existence d’une réalité française en des termes qu’il faut retenir :
- Nous savons bien comment la nation française s’est constituée à travers les siècles : de vingt races qui se sont fondues dans cet immense creuset que fut et que reste notre pays, avec son sol, avec ses richesses naturelles, avec son climat privilégié, avec sa situation unique, avec ses conditions générales qui ont disposé, dès les plus lointaines époques, les habitants de notre pays et ceux qu’il accueillait à l’amour du travail, au sens de la mesure, à l’esprit de méthode et de clarté, aux qualités qui sont celles des Français, aux défauts qui sont aussi les nôtres, à tout ce qui constitue - langue, mentalité, outre la communauté de territoire et de vie économique - le caractère de la nation française...
- Il n’y a donc aucune équivoque dans la doctrine et la politique communistes à propos de la nation.

  1. Loin de nier la réalité nationale, les communistes sont les seuls, parce que marxistes-léninistes, qui donnent de la nation une définition exacte et complète.
  2. Les communistes sont les défenseurs de l’indépendance nationale, car ils sont le parti de la classe montante qui est la classe ouvrière et sont, de ce fait, les héritiers de toutes les traditions progressives. Ils combattent pour la patrie contre les trusts, état-major d’une classe sociale décadente qui est devenu un obstacle à une unification plus complète de la nation.
  3. Le développement historique des sociétés humaines a fait apparaître la question nationale et coloniale. Les communistes français apportent les solutions qui permettent de les résoudre par l’égalité des droits et le droit de libre disposition.
  4. Les communistes français sont les serviteurs de la grandeur française puisqu’ils préconisent à l’égard des populations d’outre-mer une politique démocratique de compréhension et de soutien qui les attacherait à la France par les liens d’une amitié durable.
  5. Les communistes français enfin, en construisant le socialisme, renforceront l’unité française ; ils seront ainsi les héritiers de tous ceux qui, depuis les origines, ont travaillé au rassemblement des terres françaises.

    Bibliographie

    - Histoire du parti communiste bolchévik de l’URSS, pages 179, 243, 246
    - Staline, le marxisme et la question nationale et coloniale
    - Rapport de Jacques Duclos, à la Mutualité le 27 octobre 1944,
    - La lutte des Communistes pour gagner la guerre et reconstruire la France

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