Les auteurs et l’éditeur de ce livre revendiquent la référence à Emile Zola, auteur de J’accuse !, l’article qui avait soulevé les femmes et les hommes d’esprit démocratique et soucieux d’équité contre l’injustice honteuse commise par l’Etat français à l’encontre du capitaine Dreyfus.
Le peuple allemand accuse s’adresse en effet à la conscience humaine pour dénoncer la violente injustice commise par le parti nazi (national-socialiste) contre le peuple allemand, dénoncer le régime de terreur violente imposé à ce peuple par le gouvernement de ce parti, dénoncer la marche à la guerre mondiale ordonnée et lancée par le parti nazi, le parti de Hitler, et par ceux dont il défendait les intérêts.
Le peuple allemand accuse ne se contente pas de dénoncer : il décrit avec précision les modifications des lois et des pratiques judiciaires, policières, administratives, et aussi, on ose à peine y croire, et pourtant cela a été confirmé par d’autres documents et témoignages découverts lors de la défaite des fascismes, les modifications des pratiques médicales imposées par le régime nazi, ainsi que les mécanismes terroristes du régime lui-même.
Rendu public dès 1936, Le peuple allemand accuse a été immédiatement combattu par la police au service du nazisme, bien sûr. Mais en France, jusqu’à cette réédition, qui connaissait son existence ou celle de sa traduction en Français ? Bien peu de monde en vérité : les agents et les alliés de Hitler le combattaient férocement.
Oui, des alliés de Hitler, il y en avait, et de puissants, en France même : la Cagoule ; la Synarchie ; tous ceux qui faisaient la propagande du racisme sous ses formes allemande, le nazisme, ou italienne, le fascisme proprement dit ; ceux qui agirent pour rompre l’alliance du Front populaire, pour isoler le parti communiste et pour le faire réprimer par la police et par l’administration judiciaire ; ceux enfin qui ont fourni au pétainisme les troupes et le public grâce auxquels il a réalisé sa criminelle politique de kollaboration !
Dans une lettre elle aussi rendue publique dans ce livre, Marthe Cormier raconte comment des auteurs de ce texte ont pu en vendre quelques rares exemplaires lors d’un congrès du SNI, en juillet 1938, malgré l’opposition de congressistes qui s’élevaient contre « ces marchands de livres », et grâce à l’intervention de Rémy Boutavant, (qui sera mobilisé en 1940, combattra l’armée nazie avec vaillance, sera prisonnier de guerre, connaîtra en 1945 les « marches de la mort » sous l’encadrement de « croix fléchées », ces SS hongrois... ; dans l’après-guerre Rémy Boutavant sera élu député communiste de Saône et Loire...).
Oui, en 1938, dans un congrès du SNI, la propagande réactionnaire détournait beaucoup d’instituteurs de la réalité, les empêchant de voir ce qu’étaient le fascisme et le nazisme : il faut aussi le rappeler !...
Le peuple allemand accuse est bien un livre de paix : d’une courte phrase que l’on lira dans ce volume, Raymond Aubrac, résistant de grande notoriété à qui les gouvernements de la Libération ont confié d’importantes responsabilités économiques et administratives, le confirme en notant qu’il regrette de ne pas avoir connu plus tôt cet important ouvrage.
Lisez ce texte : il est l’un des phares du passé qui éclairent les évènements présents ; il nous permet de mieux voir l’entrelacement des politiques et de mieux comprendre la nécessité, pour toutes les femmes et pour tous les hommes épris de paix, d’ouvrir les yeux, de prendre la parole, d’agir afin de réduire à l’impuissance ces personnages criminels toujours prêts à susciter des massacres guerriers pour en tirer profit.
LE PEUPLE ALLEMAND ACCUSE Prix : 20 euros franco de port
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