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Hymne pour l’inauguration d’un temple à la Liberté

Jean-François Le Sueur, François de Neufchâteau

jeudi 27 janvier 2011, par Jean-Pierre Combe

- Dans le titre de cette œuvre, le mot pour ne signifie pas à l’occasion de : l’occasion ne s’est jamais présentée ; ce mot signifie donc bien pour obtenir : ce chant de revendication expose en effet les raisons d’ériger un tel temple, ce qui donnera (ou donnerait) l’occasion de l’inaugurer.

- O Liberté, Liberté sainte !
- Déesse d’un peuple éclairé,
- Règne aujourd’hui dans cette enceinte,
- Par toi ce temple est épuré. (bis)
- Liberté ! devant toi,
- La raison chasse l’imposture,
- L’erreur s’enfuit,
- Le fanatisme est abattu :
- Notre évangile est la Nature,
- Et notre culte est la vertu, (ter)

- Ton temple, aux rivages du Tibre,
- Sous les Gracchus (1) eût pu fleurir ;
- Un peuple indigne d’être libre
- Sans les venger les vit périr. (bis)
- Liberté tu n’étais
- Que la vaine idole de Rome
- Mais ton triomphe
- Est plus assuré parmi nous :
- Ce n’est point le vœu d’un seul homme
- C’est le vœu le besoin de tous. (ter)

- Longtemps nos crédules ancêtres
- Laissèrent usurper leurs droits ;
- Liés de l’étole des prêtres,
- Courbés sous le sceptre des rois. (bis)
- Qu’aux accents de ta voix
- Tombent les sceptres et les mîtres !
- Du genre humain
- Que les droits partout soient gravés !
- Le monde avait perdu ses titres,
- La France les a retrouvés ! (ter)

- Enfants d’une mère commune,
- Les hommes en droits sont égaux
- Mais l’égoïsme et la fortune
- Avaient rompu des nœuds si beaux. (bis)
- Liberté, grâce à toi,
- L’égalité nous sert d’enseigne !
- Le sot orgueil
- N’a plus ses hochets insolents
- On ne distingue, sous ton règne,
- Que les vertus et les talents. (ter)

- O quelle riante espérance
- Du monde embellit l’horizon !
- Le vieux bandeau de l’ignorance
- Est déchiré par la raison. (bis)
- A ta voix Liberté,
- Le prêtre s’éclaire lui-même :
- Il devient homme,
- Il veut se rendre citoyen ;
- La tiare et le diadème
- Devant ce titre ne sont rien. (ter)

- Quels tributs à l’Etre suprême
- Sont les plus dignes d’être offerts ?
- Ceux d’un peuple que le ciel aime
- Puisqu’il a su briser ses fers. (bis)
- Liberté, sous tes lois,
- Oui, la morale est plus auguste ;
- De sa lumière
- Un cœur libre est plus pénétré.
- Pour être bienfaisant et juste,
- Il ne faut ni roi ni curé. (ter)

- Aimer sa patrie et ses frères,
- Servir le peuple souverain,
- Voilà les sacrés caractères
- Et la foi d’un Républicain. (bis)
- D’un enfer chimérique
- Il ne craint point la vaine flamme ;
- D’un ciel menteur
- Il n’attend point les faux trésors ;
- Le ciel est dans la paix de l’âme,
- Et l’enfer est dans les remords. (ter)

P.-S.

- Le document original, texte et partition musicale, de ce chant est déposé à la Bibliothèque nationale de France.

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