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Il est possible de combattre le pouvoir des propriétaires des plus gros capitaux, notamment sur le champ économique !

article paru dans le numéro du 29 janvier 2011 de l’Echo

samedi 29 janvier 2011, par Jean-Pierre Combe

- En détruisant les mouvements financiers de répartition et en leur substituant ceux de la capitalisation, les gouvernements Sarkozy-Fillon-Woerth et suivant prétendent libérer d’une modeste entrave le mouvement capitaliste de l’économie ; mais si leur réforme réussissait, elle mettrait fin à nos systèmes de Sécurité sociale et de retraites, en donnant aux propriétaires des plus gros capitaux un champ d’activités dont ils ne faisaient jusqu’alors que rêver.

-Or, les manifestations, les blocages et les grèves de septembre et octobre 2010 ont rencontré un large assentiment populaire : ils posent ainsi une question importante : un mouvement populaire qui s’oppose non seulement à une décision d’un gouvernement, mais bien davantage au mouvement capitaliste de l’économie lui-même, peut-il réussir ?
- En apparence, non : la capitalisation n’est que l’extension de la propriété privée à toute la finance que créent les échanges marchands de capitaux entre ceux qui les possèdent à titre privé ; elle englobe le crédit, l’assurance et tous les autres échanges de monnaie auxquels procèdent les membres de la bourgeoisie, parfois selon leurs besoins, et le plus souvent selon l’opportunité de leurs spéculations ; elle est le mode de fonctionnement des banques et des autres établissements financiers de la bourgeoisie, depuis qu’ils existent ; elle donne lieu à prélèvement de profit, et, pour cette raison essentielle, les propriétaires des gros capitaux de toutes natures n’en acceptent pas d’autre : ils prétendent l’étendre à l’infini, en détruisant toute finance de répartition.
- La capitalisation accumule sans cesse les biens matériels, les richesses, au pôle grand-bourgeois de la société humaine ; à cette fin, elle retire aux plus pauvres les moyens matériels nécessaires à leur vie et à leur survie. Nous le constatons tous les jours, sans ambigüité depuis le 9 thermidor an deux de la République (27 juillet 1794), et chaque chômeur, chaque mendiant, chaque SDF en est une preuve : la capitalisation détruit la liberté humaine, détruit le droit de la majorité des femmes et des hommes à vivre dignement.
- Et nous constatons en même temps que la grande bourgeoisie protège ce système inhumain : certains de ses membres tiennent les institutions de la connaissance et les « médias », institutions de l’information grâce auxquelles ils contrôlent étroitement l’opinion publique : leur rôle est de nous faire croire que la capitalisation est le seul système financier possible, une sorte de fatalité devant laquelle la sagesse commanderait de supprimer, bon gré mal gré, toute finance de répartition. Ont-ils raison ?
- La réalité est bien différente : nous avons créé nos systèmes de Sécurité sociale et de retraites entre la Libération de 1944 et le mois de mai 1947, contre la volonté des propriétaires des plus gros capitaux actifs dans notre pays et malgré le sabotage qu’ils nous opposaient : financés par répartition, ces deux systèmes ont fonctionné jusqu’à aujourd’hui, de façon satisfaisante jusqu’aux réformes qui ont introduit dans leurs directions des représentants du patronat, cahin-caha depuis : cela fait deux générations que la finance de répartition assure notre santé et nos retraites ; le gouvernement Sarkozy-Fillon-Woerth ne peut supprimer la finance de répartition et assujettir nos caisses de retraites et de Sécurité sociale à la finance de capitalisation que par un acte d’autorité fondé sur une argumentation fausse, mensongère, excluant toute participation démocratique à la prise de cette décision : en somme, il a du recourir à une magouille. Au fond, ce qui a rendu cette magouille nécessaire, c’est justement que la fatalité de la capitalisation n’est pas inscrite dans la réalité de l’économie humaine : cela prouve, au contraire, que la finance de répartition est possible et viable !...
- Le fait est que la répartition et la capitalisation sont deux modes de l’économie financière essentiellement différents, contradictoires, incompatibles ; il faut constater de plus que leurs significations dans la vie de l’humanité sont antagoniques : alors que le mode financier de capitalisation détruit la liberté et le droit de vivre dignement des travailleurs, et en général des plus pauvres, le mode financier de répartition est, au contraire, compatible avec la liberté et avec le droit de vivre dignement des femmes et des hommes qui ne peuvent vivre que du travail de leurs mains et de l’application de leur intelligence :
- Compatible avec le droit universel de vivre dignement, compatible avec la liberté de chaque être humain, la répartition financière prouve par son existence que la capitalisation n’est pas la loi financière de l’économie humaine.
- Du simple point de vue de l’humanité, défendre le mode financier de répartition, c’est défendre le droit de chaque être humain à vivre dignement : du point de vue de l’humanité, défendre le mode financier de la répartition contre le pouvoir économique des propriétaires des plus gros capitaux est juste et nécessaire.
- Tout cela montre qu’il est possible de rassembler une force sociale et politique supérieure à celle de la dictature grand-bourgeoise : seuls, les propriétaires des plus gros capitaux, ceux qui exercent cette dictature et ceux qui en tirent profit sans appliquer leur volonté consciente à l’exercer, ceux-là seuls en effet ont un intérêt réel au maintien de la dictature grand-bourgeoise : mais ils sont une toute petite minorité (en France, ils sont quelques dizaines, moins de cent ; ajoutons leurs serviteurs directs et les cadres dont ils s’entourent et qu’ils rémunèrent grassement, cela fait peut-être trois ou quatre milliers de personnes qui ont réellement intérêt au maintien de la dictature bourgeoise).
- Ceux qui ont intérêt à renverser la dictature bourgeoise sont toutes les femmes et tous les hommes qui revendiquent pour eux-mêmes et pour chaque être humain le droit de vivre dignement, toutes les femmes et tous les hommes avides de liberté ; ceux-ci sont le grand nombre : plusieurs dizaines de millions en France ; qu’ils se rassemblent et agissent ensemble pour leurs intérêts, aucune dictature ne pourra leur résister ! Il faut pour cela mettre leurs intérêts véritables en pleine lumière...

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