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Unir les Français pour aller au socialisme (suite)

samedi 17 mai 2014, par Jean-Pierre Combe

- suite de Unir les Français pour aller au socialisme

Les tâches des communistes à l’égard des forces armées

- Nous ne sommes pas devant le commencement de la Révolution : le premier problème des communistes est de favoriser l’émergence de toutes les conditions favorables à la formation, à l’expression et à la convergence des revendications légitimes des travailleuses et travailleurs habitant en France, sans en excepter les agents de l’Etat bourgeois ;

- il nous faut constater la situation du mouvement populaire de revendication et nous exprimer pour combattre les interprétations qu’en feront, dans leur propre intérêt, les diverses factions de la bourgeoisie.
- Notre expression sur ces sujets doit contribuer à faire la vérité sur tous les mouvements de revendication : seule en effet l’expression de la vérité permet d’éviter débordements et dérapages, de mettre les provocateurs en échec et d’assurer une convergence durable et sûre.
- Notre recherche de vérité doit être la consistance de notre prise de parti pour les intérêts de la classe ouvrière dans les luttes de classes d’aujourd’hui : son axe directeur doit être la défense du salaire et la mise en cause de la propriété capitaliste et aller chaque fois que c’est possible jusqu’à montrer que l’intérêt des salariés en lutte et l’intérêt national convergent dans l’expropriation des propriétaires des plus gros capitaux.
- L’expression en direction des forces armées est une tâche de cette activité :
- En direction de la police :

  • Il est important de faire savoir aux fonctionnaires de police que nous distinguons les provocateurs et les criminels : dans toutes les circontances, nous défendons les salariés en lutte pour leurs droits légitimes, et n’admettrons jamais que les énormes pouvoirs qui sont ceux des policiers servent à réprimer, à faire taire la revendication des salariés.
  • Les policiers disposent de ces énormes pouvoirs pour combattre le crime et poursuivre les criminels, et nous savons depuis bien longtemps que souvent, les salariés revendiquent parce qu’ils ont été victimes de délits ou de crimes ; par exemple, lorsqu’un patron retarde le paiement des salaires pour payer ses fournitures, il se rend coupable d’un délit, le salaire étant défini par la loi comme la première dette prioritaire de l’entreprise, et lorsque le chef d’entreprise met le salaire en retard de paiement pour payer des tantièmes, des jetons de présence ou d’autres formes de profit, et que le retard des salaires met les vies des salariés, ou celles de leurs familles, en danger, le délit commis se hausse au niveau d’un crime !...
  • Nous avons donc beaucoup de matière pour rappeler aux fonctionnaires de police qu’ils ont beaucoup de choses à faire dans l’intérêt de la nation, et que la répression de la légitime revendication populaire est une tâche contraire à l’intérêt général, à l’intérêt national.
  • Cette critique est de grande importance, parce que depuis quelques décennies, certains cercles influents de la haute bourgeoisie poussent le patronat à renverser les normes admises et à considérer toute revendication salariale comme un crime !... Devant cette tendance fasciste, il faut poser à tous les fonctionnaires de police la question de choisir entre le camp de la nation, celui du peuple, d’une part, et d’autre part celui de la bourgeoisie fasciste !

- En direction des armées :

  • La défense nationale est impliquée à risque par l’exploitation capitaliste parce que les principaux exploiteurs de notre pays ont exporté une part de leurs capitaux dans les pays du tiers-monde, et que donc, ils surexploitent les peuples de ces pays de diverses manières.
  • Elle est encore impliquée à risque du fait que certains des propriétaires des plus gros capitaux actifs dans notre pays trafiquent sur les armements, ce qui consiste à spéculer sur le risque de guerre, en jouant souvent de la présence de l’armée française dans nos anciennes colonies ; ces spéculations sont d’autant plus juteuses que le risque de guerre est plus grand, mais le risque de guerre, c’est sur les peuples, sur les travailleurs, sur les prolétaires qu’il pèse !
  • Or, notre armée assume à l’étranger des missions impérialistes, contraires aux intérêts nationaux de la France.
  • Il y a donc un lien entre les revendications légitimes des travailleurs exploités par les groupes capitalistes opérant dans les pays étrangers et les missions de l’armée française : ce lien fait que nous avons là aussi beaucoup de matière pour nous adresser aux militaires français et leur rappeler que véritablement, leur seule mission d’intérêt national est celle de défendre notre territoire national : formulons dès à présent la revendication de ramener sur le territoire national toutes les formations de nos armées de terre, de mer et de l’air actuellement cantonnées dans des pays étrangers.
  • Nous devons aussi aborder les questions que nous pose l’armée d’un autre point de vue : l’armée française est actuellement entièrement professionnelle : cela signifie que les filtres de son recrutement la protègent idéologiquement du « tout-venant » des jeunes citoyens de notre pays ; par ailleurs, la tradition de la « Légion étrangère » permet à ceux qui dirigent notre armée de recruter des étrangers selon l’arbitraire d’un groupe de spécialistes totalement inconnus des citoyens de notre pays. La professionnalisation de notre armée a accompli sa séparation d’avec la Nation, que Jean Jaurès qualifiait de crime. Nous devons donc revendiquer que la conscription redevienne le mode de recrutement de nos armées, afin de rétablir et d’assurer le lien vital de l’armée française avec la nation française.

- Tout cela n’est qu’une ébauche de l’analyse des questions des forces armées nécessaire aux communistes, et cette ébauche ne concerne que ce qui se passe actuellement, et se passera jusqu’à ce que commence la Révolution, c’est-à-dire jusqu’à ce que la confiscation des biens appartenant aux propriétaires des plus gros capitaux, où est produit, par où circule et où est accumulé le profit, soit décidée par notre peuple.
- Cette étude devra donc être prolongée dans les deux directions : approfondir notre connaissance de la situation présente du mouvement populaire de revendication et allonger la perspective au-delà du début de la Révolution.

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