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Pour aller au socialisme, comprendre la Révolution ! (suite)

mercredi 28 mai 2014, par Jean-Pierre Combe

- Lire la première partie de l’article sous le titre Pour aller au socialisme, comprendre la Révolution !

La tâche révolutionnaire des communistes

- Nous l’avons dit précédemment : ce n’est pas un ordre donné par un chef révolutionnaire qui déclenche la révolution : c’est l’évolution par laquelle la force politique du camp de la révolution devient supérieure à la force du camp de la contre-révolution.

- Quant au renversement de ce rapport de forces, il ne peut être connu que par l’observation de ses conséquences : l’acteur de la Révolution est le peuple, et seul le peuple, collectivement, peut conduire la révolution.
- Il en résulte que la tâche révolutionnaire des communistes n’est pas de déclencher et de conduire la crise révolutionnaire : elle est de faire la révolution chaque jour, c’est-à-dire d’agir chaque jour pour affaiblir la force contre-révolutionnaire et accroître la force révolutionnaire.
- Les moyens répressifs de la bourgeoisie comprennent notamment :

  • les contrats salariaux dans leur diversité ;
  • la précarité du travail et les autres rapports d’autorité constitutifs de l’entreprise capitaliste ;
  • tous les facteurs matériels et idéologiques qui permettent aux patrons capitalistes de maintenir les salaires au niveau le plus bas ;
  • notamment tous les moyens qu’il utilise pour isoler travailleuses et travailleurs les uns des autres, les placer en état d’infériorité face au patron capitaliste et faire ainsi du contrat de travail un contrat inégal, c’est-à-dire un faux contrat dont il se sert quotidiennement pour accroître son pouvoir sur la cité au détriment des droits humains et civiques de ses salariés ;
  • tous les rapports contractuels écrits ou non écrits par lesquels l’entreprise réalise le profit et le verse dans les circuits de collecte qui en abondent les plus gros capitaux ;
  • toutes les institutions qui encadrent la société et appliquent aux travailleuses et aux travailleurs la contrainte légale et règlementaire grâce à laquelle sont assurées la domination de la bourgeoisie et la collecte du profit en vue de son incorporation au capital, qui est l’objet de cette domination.

- En vue d’affaiblir la force contre-révolutionnaire, les communistes doivent étudier sans cesse chaque moment des luttes de classes, afin d’identifier les moyens matériels et idéologiques, ainsi que les méthodes qu’emploie la bourgeoisie contre la revendication populaire, d’en prendre connaissance, et de diffuser la connaissance ainsi acquise à destination de leurs amis et voisins, ainsi que de leurs camarades de travail, c’est-à-dire à destination du peuple ; les membres du peuple ont besoin de cette connaissance pour déterminer et pour organiser plus justement et plus efficacement leurs mouvements de revendication.
- En vue d’accroître la force révolutionnaire, les communistes doivent contribuer au progrès de la conscience revendicative populaire, et notamment faire que le peuple prenne pleinement conscience des implications politiques de sa revendication économique et porte sa revendication sur le plan politique ; ils le font dans les discussions qu’ils ont avec leurs voisins, leurs amis, leurs camarades de travail, en échangeant leurs expériences et en prenant réciproquement connaissance de leurs conditions de travail et de vie ; ils le font aussi lorsqu’ils participent, en toute priorité sur le lieu de leur propre travail, aux luttes revendicatives qui manifestent la revendication de vivre dignement de son travail.
- Lorsque les communistes sont salariés d’une entreprise capitaliste, la participation à la vie syndicale et aux luttes revendicatives de cette entreprise leur donne accès à une connaissance qui leur est indispensable, malgré ses lacunes éventuelles : la connaissance des contrats salariaux liant ses collègues au patron, celle des facteurs matériels et idéologiques dont use le patron, celle des pratiques par lesquelles il isole les travailleurs, ainsi que celle du taux du profit prélevé par l’entreprise sur le travail de ses salariés et, le cas échéant, celle des conditions dans lesquelles le patron recourt contre les travailleuses et travailleurs aux moyens d’Etat.
- Lorsque les communistes sont agents de l’Etat, ils n’ont pas seulement à connaître des contrats salariaux de la fonction publique et des procédés particuliers, très souvent illégaux, par lesquels les gouvernements utilisent la précarité parmi leurs moyens de maintenir les traitements des fonctionnaires au plus bas niveau… : les communistes doivent aussi étudier avec soin les missions qui leur sont confiées ou auxquelles ils participent, afin de toujours y distinguer ce qui relève du service de l’intérêt général de ce qui relève de la protection de la propriété capitaliste : pour les agents de l’Etat, faire pression pour donner au service de l’intérêt général la priorité sur la protection de la propriété capitaliste est en effet un puissant moyen de participer aux luttes politiques des classes travailleuses, un moyen aussi important que la défense de leur propre salaire.
- En outre, en donnant à l’intérêt général la priorité sur la protection de la propriété capitaliste, ils satisfont le principe fréquemment réaffirmé dans notre vie publique selon lequel l’intérêt privé doit toujours le céder à l’intérêt général : nous savons en effet que la propriété capitaliste est privée et ne sert rien d’autre que les intérêts privés de ses actionnaires.

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