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Ça n’est pas d’aujourd’hui, ni même d’hier !

Qui prétend condamner le communisme ?

Survol des sources du racisme

lundi 13 février 2006, par Jean-Pierre Combe

- Le 17 janvier 2 006, j’écrivais à Amarysia, journal grec de la banlieue nord d’Athènes :
- Chers amis de l’Histoire
- Un de mes camarades vient de me communiquer le courrier électronique que vous avez échangé avec monsieur Göran Lindblad ; cela m’a permis de lire les arguments qu’il vous a adressés.
- Il ne me paraît pas possible de laisser ces arguments sans une réplique de ma part ; j’ai pensé qu’il vous intéresserait peut être d’en prendre connaissance ; je vous la communique donc, à toutes fins utile.

- Ce n’est pas une réponse à ce monsieur : ce qu’il écrit me donne à penser qu’il est inaccessible à mes arguments comme aux arguments de l’Histoire. C’est un texte que je lui oppose dans le public, avec les faibles moyens qui sont les miens.
- Le voici :

Quelle est la politique de Monsieur Göran Lindblad ?

- L’axe qui l’organise est une prétention de faire disparaître entièrement le communisme. Dans son rapport à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) et dans la lettre qu’il adresse à Amarysia, il y emploie deux moyens déjà connus dans l’histoire politique de nos pays :

  • jeter l’anathème contre le communisme, en le déclarant diabolique : l’Eglise catholique employait ce moyen lorsqu’elle brûlait les hérétiques afin de réprimer d’un même coup les progrès de la pensée scientifique et les idées de réforme religieuse ;
  • substituer à l’histoire un schéma dessiné pour appuyer cet anathème, et faire acte d’autorité pour interdire aux historiens de contredire ce schéma, en leur assignant par voie législative les conclusions de leurs recherches avant même que les premiers travaux de ces recherches aient commencé.

- Que Monsieur Lindblad emploie ces deux moyens le place dans la lignée des nostalgiques des régimes aristocratiques produits par la décadence du féodalisme médiéval. En France, cette lignée politique est longue ; on y trouve :

  • les ultraroyalistes (plus royalistes que le roi !) qui agirent contre la Révolution et réapparurent en force dans le royaume restauré après la défaite de Napoléon premier ;
  • les diverses factions du « parti de l’ordre », dont les groupes se croyaient investis de la mission de faire la police à la place de la police ;
  • diverses ligues royalistes factieuses, puis fascistes, qui reprirent la même tradition après la chute de Louis-Napoléon Bonaparte, et la continuèrent pendant toute la durée de la « Troisième République » ; elles furent dissoutes par le gouvernement de Front populaire, mais fournirent ses troupes au pétainisme, qui fut l’encadrement français de l’empire nazi-fasciste ;
  • après la victoire de 1945, les partis fascisants que nous connaissons reprirent et continuèrent cette tradition.

- Voilà pour le long terme.
- Mais deux des arguments que Monsieur Lindblad expose dans la lettre électronique qu’il vous a adressée méritent que nous nous y arrêtions :

  • selon l’un d’eux, sous le régime communiste, les minorités russes (sic) ont été opprimées et décimées... Cet argument était, dès avant 1940, une thèse de la propagande que portait le racisme nazi dans les armées que Hitler préparait pour les lancer à la conquête de l’URSS : beaucoup des soldats de ces armées croyaient d’abord, au moment du premier assaut, qu’ils allaient être reçus en libérateurs ; de devoir constater que l’armée rouge, au-delà des premiers revers, tenait bon, et que ses combattants n’étaient pas tous russes, il s’en fallait de beaucoup, cela fut pour eux une cruelle déception. Cela étant, nous devons aujourd’hui constater que Monsieur Lindblad relance un argument nazi.
  • L’autre argument qui mérite notre attention, est que « la révolution française a été horrible ». Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons cet argument : il a été abondamment développé en novembre 1940, à la Chambre des Députés (aujourd’hui Assemblée nationale) de Paris, par Monsieur Alfred Rosenberg, l’un des principaux dignitaires de l’empire nazi, alors chargé de conduire les développements de l’idéologie national-socialiste :
    • c’était l’un des thèmes principaux de la conférence qu’il était venu tenir pour annoncer la bonne nouvelle de l’avènement de l’ordre raciste dans toute l’Europe et, bientôt, dans le monde entier, et ainsi, conquérir les âmes et les cœurs des habitants du territoire français sur lequel le racisme nazi et fasciste venait d’étendre son empire.

- Deux mois plus tard, le Parti communiste français, clandestin et combattant, publiait la réfutation que Georges Politzer opposait à Alfred Rosenberg.
- Cette réfutation et celle rédigée par Gabriel Péri jouèrent un grand rôle dans les développements de la Résistance en France. Georges Politzer et Gabriel Péri, quant à eux, furent arrêtés et torturés par la Gestapo, puis tués ; depuis la formation de leur parti, les nazis réservaient aux communistes qu’ils parvenaient à saisir ce sort, le même que l’église catholique réservait aux hérétiques, au moment de la Renaissance, en les étiquetant comme diaboliques.
- Il faut donc ici constater que Monsieur Lindblad utilise un deuxième argument nazi : celui au moyen duquel l’empire hitléro-mussolinien avaient tenté de réduire à merci le peuple français. Et, au passage, qu’il adresse aux communistes d’une part, aux historiens d’autre part, la même considération que leur adressaient tous les racistes d’europe, nazis, fascistes et autres.
- Il est donc bien vrai que l’anticommunisme se trouve bien de verrouiller par la loi le travail des historiens !
- Mais cela conduit aux camps de concentration, à l’élimination physique des opposants politiques, à l’oppression de tout le peuple, de tous les peuples, et l’expérience de l’empire nazi-fasciste ne doit pas être oubliée : les racistes commencent par tuer les communistes, après quoi tout le monde y passe !...
- Il faut rejeter le rapport Lindblad, et combattre la politique de ce monsieur : ce n’est qu’une variante du racisme, même pas démarquée du national-sozialisme !

P.-S.

- éventuellement retourner à initiative communiste

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